« Il est entendu que l’homme dispose de
cinq sens : la vue, l’ouïe, le gout, l’odorat et le toucher. On reconnait
aussi l’existence d’un sixième sens s’appuyant sur l’instinct que les personnes
dites extralucides possèdent de manière extrêmement développée. Mais il en
existe aussi un autre : le septième sens… Savez-vous ce qu’est le septième
sens ? »
Paragraphe introductif Saint Seiya tome 8
Jeudi 3 Mars 1995. Paris. 16h27.
- Tourne
à droite !
La
voiture fit une embardée et s’inséra miraculeusement entre deux véhicules avant
de progresser à une vitesse folle dans la ruelle sinueuse réservée aux piétons.
Auguste
et Michel filaient à toute allure pour semer leurs poursuivants. Auguste était
très bon au volant de sa petite Peugeot. Quand la situation l’exigeait, il
était capable de véritables prouesses. En fait, Auguste avait un regard acéré,
entrainé par ses années passées à piloter des avions de chasse au service de
l’armée de l’air. Aujourd’hui, il avait une aptitude, qu’il se plaisait à
nommer son « sixième sens » : il savait calculer les diverses
trajectoires des autres bolides et pouvait, sans même y réfléchir consciemment,
suivre son instinct pour rouler toujours plus vite sans prendre de risques.
Michel
mit sa ceinture. Aujourd’hui, quelque chose n’allait pas avec Gus'. D’ordinaire,
c’était lui le furieux de leur duo, et Gus faisait office de garde fou. Ils s’étaient
répartis naturellement ces rôles de gentil voleur et de méchant voleur.
Pourtant, dès que ça a commencé à foirer dans la banque, plus rien ne s’est
passé comme prévu.
Comme si ce geste pouvait lui apporter plus de chances de survivre en cas d’accident, Michel agrippa de sa main droite la poignée de sécurité située au-dessus de la fenêtre côté passager. Il se concentra. Gus' était encore dans ses rêveries, il devait s’occuper de le guider.
Comme si ce geste pouvait lui apporter plus de chances de survivre en cas d’accident, Michel agrippa de sa main droite la poignée de sécurité située au-dessus de la fenêtre côté passager. Il se concentra. Gus' était encore dans ses rêveries, il devait s’occuper de le guider.
- Prends la file de gauche ! cria-t-il en apercevant la queue de voitures à l’arrêt devant un feu rouge.
Gus' était aux anges. Combien de fois s’était-il entraîné aux urgences comme cette
fois-ci ? Des dizaines de fois, peut-être même plus, à virer à droite, ou
à gauche, sur des autoroutes, dans des villages ou dans les villes. Il était
devenu un véritable expert dans le maniement des automobiles et commençait à
bénéficier d’une petite réputation dans le milieu du banditisme automobile.
Parfois, il se demandait s’il n’avait pas développé purement et simplement un
pouvoir bien à lui, un peu à la manière des X-men dans les BD américaines.
La
voix – lointaine – de Michel se fit entendre dans son esprit.
- Là,
change de sens !
Quand
il conduisait, Auguste ne réfléchissait pas. Au mieux, il écoutait. Sinon, seul
comptait son « instinct ». Ses yeux étaient fixés sur la route, mais son
esprit était fixé sur les derniers évènements. C’était étrange comment tout
avait pu évoluer si vite.
Ressaisis-toi, Gus'. Putain, comment t’as pu
faire ça… En même temps, c’est pas comme si il l’avait pas cherché, ce con.
Quelle idée d’app’ler les flics. Qu’est-ce qu’y fallait qu’je fasse ?
J’voulais pas l’buter, moi, ce mec. Faire peur, prendre le fric et s’tailler en
vitesse. Voilà, ça c’était le plan. Bordel. Tout a merdé.
La
Peugeot heurta une benne sur le côté et son contenu s’éparpilla sur la petite
route.
- Putain,
Auguste ! Mais fais gaffe, bon sang !
Et quoi ? Y s’met en travers de
not’route avec ses airs de héros et y fout tout en l’air en quinze secondes.
Alors bien sûr, ça m’a foutu en rogne ! Mais voilà, j’avais jamais eu ça.
… Pourquoi j’me suis énervé comme ça, moi ? Si ça s’trouve, il avait
d’la famille, une femme ? Qu’est-ce qu’elle va dire quand elle verra la
bouillie qu’j’ai mis à la place de son visage ?
- Gus',
prends la prochaine à droite sinon on va être coincés.
Mais merde, il l’avait bien mérité quand
même. On était armé. On était menaçant. Alors bien sûr qu’on pouvait faire mal.
Quand on braque une banque, faut être prêt à agir, ça se joue à la seconde près, tout ça.
- Gus,
prends à droite !
Alors le temps perdu, c’est soit du fric en
moins, soit des flics en plus. Dans tous les cas y fallait être prêt à
réagir ! Et si j’l’avais pas buté comme j’l’ai fais, d’autres comme lui
auraient pu s’prendre pour des héros aussi.
- A
droite, putain de merde ! Gus à droite !
Fallait montrer l’exemple…
Choc
sourd.
- Oh
putain ! s’écria Michel.
Un
corps s’envola dans les airs l’espace d’un instant, avant d’entamer sa descente
tête la première et de se réceptionner sur le sol goudronné de la rue Saint
Emilien de Paris.
Michel
n’en croyait pas ses yeux. Ca faisait déjà deux morts avec ça. Maintenant, s’ils
se faisaient choper, c’était la prison à perpétuité assurée.
Nouveau
choc.
Nouveau
corps arraché au sol.
- Mais
putain, Gus', qu’est-ce qui s’passe avec toi ?
Mais Gus
n’entendait pas, absorbé dans ses réflexions. Oui, il avait tué un homme sans
raison pendant le braquage d’une banque. Un anonyme, un simple client qui
passait par là, peut-être pour déposer son chèque ou bien rembourser une dette,
demander un crédit. Il ne savait pas pourquoi il l’avait fait. Mais son acte,
il le regrettait amèrement et ne pouvait s’empêcher de revoir ce visage réduit
à l’état de charpie. C’était comme une pellicule qui se collait à sa conscience
et lui empêchait de percevoir la boucherie qu’il était en train de commettre.
Les
véhicules de police étaient incapables de poursuivre à la même vitesse que les
ravisseurs. Impuissants, ils constataient les corps gisants sur le sol et
contactaient l’hôpital dès qu’ils en croisaient un. Trois cadavres déjà.
Philippe conduisait, Jean à ses côté. En continuant après la rue de Saint Émilien, les yeux du copilote s'écarquillèrent.
- Non,
pas ça, souffla-t-il.
- Qu’est-ce
qu’il y a ?
- L’école…
- Oh
mon Dieu !
Dans
son véhicule, Gus ne voyait rien, ni n’entendait rien. Dans son inconscient, le
filtre était rudimentaire mais très efficace : « pas de véhicule = pas de
danger ». Le problème était que devant eux, ce n’était plus une voiture
mais un enfant de sept ans qui attendait sagement, debout sur le trottoir,
d’être chercher par sa mère. Un bon goûter l’attendait. Une petite fille lui
faisait la conversation.
Le
bruit de moteur attira l’attention du petit bonhomme. Il n’en avait jamais
entendu ici.
Myrien
eut tout juste le temps de se retourner vers la source du bruit lorsque la
voiture lancée à pleine vitesse les frappa de plein fouet.
***
Jeudi 3 mars 1995. 20h05. Journal télévisé.
Le
présentateur à la coiffure gominée continuait son long monologue sur l’actualité.
- Loisir,
les amis du froid pourront encore profiter pendant quelques journées de la
neige en se rendant en Alsace, où la fameuse poudre blanche s’est répandue
pendant toute une journée jusqu’à atteindre douze centimètres de hauteurs. Santé,
l’ananas du Laos est-elle réellement bonne pour notre corps ? C’est la
question que s’est posée une jeune équipe de chercheurs bien français, dans le
nord, afin de répondre à cette interrogation qui nous touche tous les hivers.
Enquête, un duo de criminels multirécidivistes a été arrêté par la police
aujourd’hui, à Paris, suite à une tentative de cambriolage qui aurait mal
tournée. Auguste Piétro et Michel Richmond, activement recherchés en France,
sont aujourd’hui entre la vie et la mort. En effet, après avoir abattu un homme
de sang froid dans la banque qu’ils étaient venus dévaliser, les deux criminels
auraient pris la fuite dans une voiture volée et se seraient insérés
maladroitement dans une impasse. Là, incapable de réagir à temps, le conducteur aurait
percuté un mur, ce qui aurait dévié la trajectoire du véhicule et sauvé
miraculeusement la vie d’un petit garçon. Touché semble-t-il par le
rétroviseur, l’enfant ne dénombre que quelques égratignures et une fêlure à la
tête. Divertissement, et oui, Johnny Halliday n’en a pas encore fini avec son
public puisque…
Mardi 16 mai. 16h. Ecole primaire
Assis
face à sa feuille, Myrien était concentré sur un de ces dessins qui
inquiétaient particulièrement sa maîtresse. Au premier rang, celle-ci faisait
part de la nouvelle passion de l’enfant, suite à son accident.
- Comprenez
bien, répéta-t-elle à son interlocutrice, Myrien ne fait absolument rien de
mal, enfin jusqu’à aujourd’hui. C’est un
enfant d’ordinaire calme, joyeux et très
agréable. Mais nous ne pouvons pas le laisser continuer ainsi. Ses dessins et
ses récits commencent à faire peur à ses camarades de classe. A vrai dire, je
vous suggèrerais de lui faire rencontrer un spécialiste afin qu’il puisse se
décharger de son traumatisme. Il est évident que votre fils a été
particulièrement touché lors de son accident. Ses récits et coloriages portent
tous sur un mystérieux « monsieur géant » qui l’aurait protégé. Personnellement,
je n’y verrais rien de grave si ça ne prenait pas de telles proportions. Et
nous espérons que ce géant ne lui soufflera jamais un jour qu’il peut voler !
La mère, le dos droit, le regard vissé dans celui de la maîtresse, objecta avec calme :
La mère, le dos droit, le regard vissé dans celui de la maîtresse, objecta avec calme :
- Mon
fils ne ferait jamais ça, madame. C’est un rêveur, il aime s’inventer des histoires.
Voila tout.
-
Aujourd’hui, il s’est disputé avec un autre
enfant parce que celui-ci niait de celui que Myrien appelle « l’homme des
étoiles ».
- Est-ce
donc si grave ? questionna la mère sur un ton sibyllin.
La
femme prit le temps de formuler sa phrase dans sa tête avant de plonger à son tour son
regard dans celui de la mère.
- Il
lui a tout de même ouvert l’arcade sourcilière pendant la récréation. Ce n’est pas
donné à tous les enfants de déployer autant d’énergie pour affirmer que son
mensonge est une vérité.
La
mère jeta un regard à son enfant avant de se retourner vers la maîtresse.
- Tous
les enfants inventent des choses. C’est peut-être normal à son âge,
avança-t-elle. Et l’arcade, ce n’est peut-être qu’un accident. Vous savez
comment sont les enfants.
- Je
crois que vous ne m’avez pas bien compris, dit la maîtresse en lui
tendant un tas de feuilles volantes. Jetez-y un œil, s'il-vous-plait.
La
jeune femme attrapa le paquet dans les mains et feuilleta distraitement les
dessins très détaillés de son enfant. Tous les mêmes depuis deux mois. Quand
elle releva la tête, aucune émotion ne transparaissait.
- Je
vois. Je vais lui faire consulter un spécialiste.
- Je
savais que vous comprendriez.
Emportant
les dessins sous le bras, son enfant marchant à côté d’elle, la mère de Myrien
quitta l’école. Oui, ce n’était pas normal qu’un enfant défende à ce point une
invention. Sur le papier, Myrien était dessiné, stoppant la voiture d’une seule
main et la projetant contre le bâtiment de l’autre côté de la route. L’école
était très bien réalisée, avec tous les détails permettant de la reconnaître.
La voiture ressemblait beaucoup à la Peugeot qui avait failli emporter son fils
deux mois plus tôt. Derrière le petit bonhomme, un ciel étoilé et un grand
homme qui lui apportait son aide pour repousser la voiture.
Le
regard de la mère s’attardait sur la position bizarre de l'enfant. Alors
que son bras droit était tendu pour repousser le véhicule, le gauche semblait
lui barrer la route dans un mouvement protecteur. Une position qui n’était pas
du tout naturelle et qui revenait sur chacun des dessins de son enfant.
Tous deux installés dans la voiture, Léane s’empara d’un papier et le posa sur les genoux de son
fils. Elle le savait totalement buté et cette situation devait être difficile à
vivre pour lui. A son silence et à sa mine d’enterrement, elle savait qu’il
était déjà sur ses gardes, aussi décida-t-elle de lui poser la question avec
mille précautions.
- Myrien,
sais-tu de quoi la maîtresse et moi avons discuté tout à l’heure ?
- Oui.
- Et
qu’en penses-tu ?
Silence.
- Myrien,
reprit-elle en passant une main dans les cheveux châtains ébouriffés de sa progéniture, tu dis
aux autres enfants des choses qu’à moi tu ne dis même pas. Est-ce que c’est un
secret ?
- Non.
- Alors,
tu veux bien me raconter ?
L’enfant
garda un silence borné, mais ses yeux fixaient intensément un détail minuscule
du tableau de bord, ce qui était chez lui le signe d’une grande réflexion. Elle
lui offrit donc le temps dont il avait besoin avant de répondre.
- En vrai, j’ai
pas eu de la chance et la voiture a pas tourné au dernier moment. Ça c'est faux. Elle s’est
jetée sur… moi, et c’est là que l’homme est venu des étoiles. Il m’a aidé, il a
tapé la voiture avec mes mains.
- Tu
veux dire que c’est toi qui a envoyé cette voiture de l’autre côté de la route,
en utilisant la force d’un monsieur sans corps venu des étoiles ?
- C’est
la vérité !
- … Ton dessin est très bien réalisé, mon enfant. Tu sais que si tu continues à t’entrainer comme ça, tu pourrais même un jour dessiner aussi bien que
moi et faire le même travail que maman ?
- C’est
vrai ? demanda le petit garçon, les yeux soudain brillants.
- Mais
oui ! Je… j’aimerais le montrer à des gens. Peut-être qu’ils auront des
questions à te poser dessus. Tu veux bien ?
Myrien
réfléchit rapidement et conclut que ça en valait la peine.
- D’accord.
- Une
dernière chose, fit la mère. Tu sais que maman dessine des bandes dessinées.
Ta maîtresse a peur que ce soit les BD qui te donnent des idées…
- Mais
c’est pas vrai, coupa l’enfant qui s'imagina soudain privé de BD à vie.
- Laisse-moi
finir Myrien. Ta maîtresse et monsieur le directeur pensent que je te donne
trop d’idées et que tu risquerais de croire que tu es réellement capable de
pousser une voiture. (Myrien faisait manifestement de gros efforts pour écouter
sa mère et ne pas s’écrouler en larmes. Celle-ci continua :) Alors pour
éviter les ennuis, il va falloir dorénavant que tu ne parles plus de toute
cette aventure à l’école.
Léane
étudia intensément sa progéniture, lui signalant ainsi qu’elle lui laissait la
parole et qu’il devait bien réfléchir à ce qu’il allait dire.
Ravalant
ses sanglots, il luttait contre le sentiment d’injustice qui lui faisait mal au
cœur.
- D’accord
maman, j’en parlerai plus. Mais je sais que je l’ai fait.
Sa
mère, à son tour, du cacher un sanglot. Que devait-elle penser ? Il avait
l’air si… sincère !
- Myrien,
je veux bien te croire, moi. Mais plus jamais il ne faudra en parler aux autres
personnes, d’accord ? A partir d’aujourd’hui, ce sera notre secret à tous
les deux. Ça te va ?
En guise de réponse’enfant
présenta soudain toutes ses dents de lait à sa mère. Puis il
s’effondra en larmes, visiblement bien plus touché qu’il ne le laissait
percevoir dans la salle de classe. Sa mère ne savait plus ce qu’elle devait
faire. Et pour le psy' ? Son fils ne pourrait plus y échapper, pas
après sa bagarre d’aujourd’hui. Elle résolut momentanément le problème lorsqu’elle avisa
qu’elle avait faim.
- Allez
bonhomme, que dirais-tu d’un éclair à la vanille pour fêter notre petit
pacte ?
- Un
éclair à la vanille ! Ouais ! cria-t-il entre joie et larmes.
Léane
jeta un dernier regard au dessin, somme toute assez bien réalisé, et son regard
s’attarda une fois de plus sur l’étrange position de l’enfant, qui dénotait nettement dans ce dessin pourtant réalisé avec tant de justesse.
- Au
fait, il faudra que je te donne un petit cours de dessin. Ton bonhomme est
vraiment dans une position étr… sa phrase mourut dans sa gorge.
Elle regarda son enfant, qui lui présenta deux grands yeux pleins de candeur.
Elle regarda son enfant, qui lui présenta deux grands yeux pleins de candeur.
- Oui ?
fit-il simplement.
- Dis-moi, pourquoi
es-tu dans cette position sur le papier ? (Le regard de l’enfant
s’assombrit à cette question. Elle décida de pousser davantage :) Tu
aurais pu écarter la voiture avec tes deux mains, mais tu ne le fais qu’avec
une seule et ton autre bras fait comme un mur. Est-ce que tu… protégeais
quelque chose ?
- C’est…
un secret.
Décidément,
elle n’en avait pas fini avec les secrets avec ce petit bonhomme.
- Tu
as dessiné partout et il n’y a plus de blanc sur ta feuille, sauf derrière ton
bras. Qu’est-ce qu’il y a dans le blanc ?
- Elle
disait qu’elle était un farfadet. Mais moi, je crois que c’était une fée,
finit-il par avouer.
Léane
sentit son sang se glacer.
- Un
farfadet ? Une fée ? Tu n’étais pas seul ? demanda-t-elle en s'efforçant de parler calmement.
- Non.
C’est elle qui m’a dit que c’était un farfadet. Mais elle était tellement jolie
que je pense que c’était une fée en fait.
- Tu
veux dire qu’il y avait une petite fille avec toi pendant l’accident ?
- Oui.
Elle avait les cheveux tout rouge. J’ai vu la voiture dans ses yeux avant qu’elle
crie. Ensuite, quand je me suis tourné, je me souviens plus bien. J’ai juste
pensé à elle. Je ne voulais pas qu’elle meure, alors je l’ai poussé derrière
moi. Et c’est là que le monsieur est venu des étoiles.
La
mère regardait dans le vide. Trop de détails, trop de sincérité chez son
enfant. Jamais il ne lui avait menti ainsi. Elle en venait à donner foi à son
récit, mais personne d'autre ne la croirait. Sauf s’il y avait un témoin de l’accident, cette enfant… elle
pouvait prouver que son enfant disait vrai.
- Cette
petite fille t’a-t-elle dit son prénom ou bien l’endroit où est sa
maison ?
- Non !
fit Myrien en jouant avec sa tirette. Elle m’a juste dit qu’elle habitait pas
là. Mais tu sais maman, je crois que je la reverrai un jour.
- Et
pourquoi ça ? demanda Léane, les yeux dans le vague.
- Parce
que si on croit en les fées, elles finissent toujours par nous rendre
visite !
Elle
ne se souvint pas de ce qu’elle lui avait répondu. Perdue dans ses pensées,
Léane conduisit prudemment jusqu’à leur boulangerie favorite, puis ils allèrent
déguster leur éclair dans le petit parc à côté de chez eux.
Par la
suite, Myrien du consulter un psychologue durant plusieurs mois. Du premier
jour jusqu’au dernier, il nia l’existence du monsieur des étoiles. Sauf à la
maison, lorsqu’ils étaient tous les deux. Alors seulement, il lui racontait
tout en détail, jusqu’à la direction précise de la provenance de cet inconnu
aux pouvoirs mystérieux. Bientôt, elle sut tous les détails de l’accident et
bien qu’elle fût une adulte, elle savait qu’elle ne pouvait pas mettre en doute
les récits de son fils.
Elle
devait l’accepter, son fils était un miraculé qui avait développé une
force incommensurable l’espace d’un instant pour pouvoir protéger non pas sa
propre vie, mais celle d'une petite fille inconnue qu’il s’était toujours refusé à
dessiner. Un peu comme ces mères qui parvenaient à soulever des camions pour
secourir leur enfant écrasé.
Ses
réflexions la laissaient souvent rêveuse.
Et elle, serait-elle capable d’un tel exploit ?
Et elle, serait-elle capable d’un tel exploit ?
C'est toujours un grand plaisir de relire ce prologue ! L'action démarre de suite, l'intrigue et le suspens aussi, et, fans de Saint Seiya ou non, on a envie de connaitre la suite !
RépondreSupprimerEncore bravo et... à bientôt pour la suite ?
Salut Wild Grasse et merci pour ce premier commentaire très encourageant !
SupprimerLa suite de l'histoire sera postée d'ici deux semaines. C'est une petite règle que j'ai décidé de m'imposer, histoire d'être régulier.
Cependant, pour le reste (fiches personnages), il n'y a pas de règle et je suis déjà en train de rédiger la fiche de Myrien. Une nouvelle partie pourrait aussi voir le jour, mais je n'en dirais pas plus pour le moment ;)
Génial, tip top ! Bravo ! J'vais revenir ! :D
RépondreSupprimerChampagne ! Wouhouuu !
SupprimerUne jolie histoire ca vaut un bisous colombe ^^
RépondreSupprimerMerci beaucoup Elflé'!
RépondreSupprimerJ'espère que la suite te plairas autant. N'hésite pas à en parler autour de toi ;)
Début intriguant !
RépondreSupprimerJe l'ai lu tout à l'heure et j'ai voulu laisser décanter un peu avant de commenter, donc peut-être je me trompe mais l'âge de Myrien n'est pas indiqué. Pour ma part je me représente les scènes mentalement et ne pas savoir son âge mon perturbe un peu. D'après les dialogues je dirais qu'il est très jeune.
Hormis cela quelques petites fautes de formulations (je dis ça mais je dois en avoir des tonnes moi aussi ^^') mais une écriture fluide et plaisante à lire.
Salut Jezekiel et merci pour ton commentaire très complet !
SupprimerEffectivement, Myrien est très jeune dans ce prologue, on le sent dans ses mots, dans son ton, dans le fait qu'il fasse des dessins à l'école et dans ses émotions et rapports avec sa mère.
J'aurai pu effectivement préciser son âge dans ce prologue, mais le lecteur pourra aisément le deviner en lisant la suite, qui se passe de nos jours.L'important ici était qu'il était petit, "l'enfance".
Merci encore de ton commentaire, j'espère que la suite te plaira et me rendrai bientôt sur ton site pour découvrir ton roman.