mercredi 17 octobre 2012

« Chevaliers ! » (2)






Une demi-seconde.

Ce fut exactement le temps qu’il fallut à Achille pour ressentir une menace comme il n’en n’avait plus rencontré depuis des années.

-          Les jeunes, à terre ! cria-t-il.

Aussi étrange que cela lui parut, Myrien attendait ce signal avec impatience. Voila bien cinq bonnes minutes qu’il se sentait aussi à l’aise au milieu de la vaste étendue de sable sous le clair de lune qu’une souris sous un nid de chouettes ! Sans chercher à en savoir davantage, il passa ses bras autour de Sélène pour l’amener au sol avec lui…

Et ne rencontra que le vide. Sélène ayant été bien plus prompte à se baisser que son ami, Myrien perdit l’équilibre et s’étala ventre à terre sur le sable.

Relevant la tête vers Achille, il écarquilla les yeux et laissa sa bouche béer malgré lui.

La lumière ! C’est la lumière d’un univers ! Comment Achille peut-il être entouré de cet éclat !

Alors que tous ici semblaient tendus, cet homme souriait, du coin des lèvres. Était ce sa façon à lui de masquer sa tension ? Et Alban, que lui arrivait-il ? Un univers l’enveloppait aussi, orange dans son cas. Myrien ne savait plus quoi penser, avait-il la berlue ? Et Simon, où était-il donc ?

Deux points lumineux brillaient dans le ciel. Qu’est-ce que ça pouvait bien être encore ? Puis Myrien baissa les yeux dans la ligne des regards d’Achille et Alban. Sur le coup, il ne vit rien, simplement la nuit. Pourtant son instinct lui dictait le contraire. Le danger était bien présent. Alors il vit des tâches à quelques mètres d’eux, bien plus noires que la nuit.

Sans en comprendre la raison, un irrépressible frisson courut le long de son échine. C’était ça, le danger. Ces ombres étaient la menace.
Il devait voir davantage. Tournant la tête vers Sélène, à quelques pas d’elle, il comprit qu’elle les voyait très bien aussi, tout comme ses deux comparses. Et son expression à la fois méfiante et horrifiée suffit à lui apprendre tout ce qu’il voulait savoir. Il devait voir, lui aussi. Myrien sentit alors un part de lui-même s’ouvrir, comme une digue trop longtemps oubliée. S’attachant à cette image simple, il visualisa l’endroit où devait se trouver les quatre hommes.
Ça y est, la vue lui venait, comme un voile qui s’évaporerait dans la nuit. Oui, il voyait distinctement les quatre ombres.

Comme dans un rêve, il tenta de visualiser sa propre énergie, son propre univers, et chercha consciemment à l’utiliser pour voir. Comment ? Il était bien incapable de se l’expliquer lui-même. Mais alors qu’il imaginait ce flot d’énergie interne qui circulait dans son corps, quelque chose se brisa enfin.
La digue !
Et le flot circula à nouveau, comme il aurait toujours du en être ainsi. Comme il y a si longtemps, lors de l’accident. Myrien sentit alors toute la puissance contenue dans son propre corps. Était-ce réellement possible d’être si plein de… vie ? Il se sentait capable de déplacer des montagnes. Mais surtout, de voir enfin les quatre hommes en armure qui avaient formé un demi-cercle face à leur petit groupe. Ainsi c’était eux.

Ils portaient des armures faites d’un métal noir qui reflétait la lumière autant que l’obscurité. Protégeant certaines parties vitales, ces armures n’étaient pourtant pas des protections complètes. Mais étrangement, dans ces costumes de métal défiants toute vraisemblance, ils semblaient invincibles.

Les groupes se faisaient face lorsqu’une étoile filante fendit le ciel nocturne… pour s’écraser sur Alban. Puis une seconde s’abattit sur Achille. Myrien tourna la tête et vit enfin Simon, penché sur le coffre ouvert du hummer. Il ouvrait son coffre fort. Trahison ! Il vendait ses infos à l’ennemi !
Éclair dans la nuit. Simon venait d’être victime du même châtiment incroyable que ses deux compagnons.
Myrien attrapa son crâne des deux mains, terrassé d’un coup par la douleur. Il n’avait soudain qu’une envie, celle de se percer la tête et de virer cette migraine horrible. Mais il devait tenir bon, ce n’était pas le moment de se laisser aller à ça. Pas quand le danger était si proche d’eux, et de Sélène ! Il se retourna vers elle. Celle-ci ne semblait pas troublée de la même manière que Myrien par tous ces évènements incroyables. Elle fixait désormais l’endroit où avaient été Alban et Achille, les yeux exorbités par la surprise. Alors lui aussi, tentant de mettre sa terrible migraine de côté, regarda. Et ce qu’il vit le laissa sans mot.
Achille était vêtu d’une amure mauve à l’allure de serpent, son aura était menaçante et toute dirigée vers les agresseurs. Quant à Alban, ce qu’il portait lui donnait un air de lion puissant. L’armure, tout comme son aura, son « univers », était orangée. Chacun semblait prêt à bondir et à en découdre. Mais personne ne bougeait.
Les six hommes se faisaient face, puis un septième arriva du côté de ses compagnons, il le sentait. Myrien était écrasé par les nombreux univers qui « brûlaient » autour de lui et, fiévreux, ne tenant plus, il s’affaissa enfin face contre le sable et lutta ainsi pour garder sa lucidité. Mais la fièvre le gagnait chaque seconde davantage et des images s’imposaient à son esprit. Il commençait à délirer.

Sélène prit enfin conscience de l’état de Myrien et recula en le traînant jusqu’au hummer, qui faisait un piètre abri comparé à la puissance que dégageaient tous ces hommes en armure. Ils semblaient capables de briser des montagnes. Ils lui faisaient peur autant qu’elle les enviaient. Elle se sentait faible.
Une ombre passa devant elle et se plaça entre Achille et Alban. Il était entouré d’un nuage qui oscillait entre le doré et un rouge de flamme. Il émanait de lui un brasier si ardent que sa chaleur réchauffait la peau de Sélène. Il se dégageait de lui une menace si froide qu’elle comprit instinctivement que cet homme portant une armure dorée était habitué à donner la mort. Et cet homme, c’était Simon. Le regard acéré qu’il dardait sur les hommes en noir faisait naître des sueurs froides. Dans ce regard ne subsistait aucune pitié.
Un noir s’avança d’un pas, souriant. Son armure rappelant la figure d’un loup.
- Tiens, tiens. Mais ne serait-ce pas notre ami Kalyaste du serpentaire et ses deux larbins ?
Derrière lui, les autres répondirent à leur tour.
- On dirait bien que c’est lui, oui, renchérit l’un d’eux. Et pas seul en plus !
- Nous ne pouvons pas les laisser partir comme ça. Après tout…
- ...Nous avons si bien commencé, avec les deux autres bronzes ! Comment s’appelaient-ils déjà ?
- Je crois bien que c’était Nachi du loup et Geki de l’ours. Vous les connaissiez bien à ce qu’il parait.
Alban était le plus tendu de tous, il explosa :
- Je ne vous pardonnerai jamais pour ce que…
- Hé là, Ban ! Le petit lion de bronze ! lança le loup sombre. Tu vas pas essayer de nous faire des misères quand même ? Laisse tomber, tu ne pourras rien contre nous. Vous ne pourrez rien. A quatre chevaliers contre deux et demi, vous n’avez aucune chance !
Un autre homme s’avança vers Achille.
- Moi, Ruben, chevalier du centaure, je vais t’écraser et t’amener droit au royaume des morts, Ichi de l’hydre !
Ichi ? Chevalier de l’hydre ?
- Héhéhéhé ! rit Achille, alias Ichi, d’un air condescendant et si étrange qu’il mettait mal à l’aise. Et moi je n’ai pas à me présenter. Viens par la, centaure, que je te règle ton compte !

A cet instant précis, les énergies déployées par tous les « chevaliers » grandirent terriblement. L’instant d’après, le combat avait commencé.

Lion contre loup noir, hydre contre centaure sombre, et Simon, le serpentaire, contre les deux autres.
Chacun des coups échangés était une explosion d’énergie et celles-ci se croisaient et se rencontraient en provoquant des fracas inimaginables pour qui n’eut pas été là. Simon, pris en tenaille, se défendait du mieux qu’il pouvait contre ses deux adversaires.
Tout allait bien trop vite pour que Sélène puisse voir toute la scène. Les camps semblaient s’équilibrer et elle ne pouvait dire qui en sortirait vainqueur…
Jusqu’à ce que loup et centaure se jettent sur Alban de concert et lui portent une série d’attaques si rapides et dévastatrices qu’il fut projeté des mètres plus loin, et ne se releva pas. Le centaure s’élança immédiatement vers Achille tandis que le loup la fixait, elle, avec des yeux de prédateur.
Du coin de l’œil, elle vit Achille se faire mettre au tapis et recevoir une pluie de coups. L’un de ses assaillants courut vers Simon. Ou Kalyaste ? Elle ne savait plus. L’autre venait vers elle et Myrien. Centaure et loup se retrouvèrent tous deux sans adversaires et faisaient maintenant face à eux.
- Le jeune a l’air impotent. On commence par la fille.
Pour Sélène, ce fur une terreur nouvelle qui l’envahissait. Ils voulaient la tuer.
Mais pourquoi ? Pourquoi ?
- Vous... Vous ne la toucherez pas ! cria Myrien avec difficulté, se relevant difficilement en appuyant son dos contre la porte du bolide.
Loin de les effrayer, ils rirent avec un air mauvais.
- Serait-ce un microbe qui défit les dieux ? Voyons voir ce que tu vas faire pour retenir le chevalier du loup noir.
Il disparut aussitôt et réapparut devant Sélène. Myrien, incapable d’agir, vit l’homme armer son poing chargé de puissance et amorcer son attaque mortelle.
- Que les griffes du loup te déchirent !

Tout aurait été perdu, si à ce moment précis il n’y avait pas eu cet évènement improbable. Une explosion, un éclair avait frappé Sélène de plein fouet, brouillant la vue de ceux qui lui étaient proches et repoussant le chevalier noir. L’instant d’après, une personne avait pris la place de Sélène, revêtue elle aussi d’une armure, et tous s’arrêtèrent de combattre un instant, incrédules devant l’impossible.
Le loup noir était sidéré.
- Nachi ? demanda-il incrédule, des étoiles volant encore devant les yeux. Je t’ai pourtant tué de mes propres mains, chevalier du loup !
Mais ce n’était pas Nachi.
Bientôt, chacun put reconnaître la longue crinière rousse de Sélène flotter au vent comme une brise qui se lève. Son corps portant la même armure que son adversaire, mais brisée en divers endroits. Il émanait à présent d’elle une puissance sauvage encore plus affirmée qu’à l’accoutumée. Son aura était bleue sombre, et la porteuse de l’armure était manifestement aussi étonnée que tous les autres.
A quatre contre quatre, les valeurs s’équilibraient. Alban s’était relevé, comme animé d’un second souffle, et le combat reprit. Sélène aidait de son mieux le lion furieux qu’était Ban, portant des attaques vicieuses au loup noir dès qu’elle trouvait un angle mort, harassant son ennemi. Et après chaque passe, elle gagnait en assurance, tout en ressentant une sorte de puissance qui l’accompagnait, et qui n’était pas la sienne.
Mais le centaure était toujours là et en un battement de cils il se retrouva face à Myrien, le tenant à la gorge et le plaquant violemment contre la porte du véhicule. Armant son bras comme l’avait fait l’autre chevalier quelques instants plus tôt, il se préparait à donner la mort.
Myrien ne trouvait pas l’énergie de se défendre, toujours victime des énergies dégagées. Il entrait dans un délire fiévreux et, lorsque le poing du centaure arriva sur lui, il ne put que lever ses bras vers sa cage thoracique, présentant ses avant-bras comme un boxer harassé. Mais ses os ne valaient certainement rien face à la puissance de son adversaire. Il allait être pulvérisé d’un seul coup, et tous deux le savaient très bien. Ce geste était dérisoire. Myrien eut simplement une dernière pensée pour l’homme des étoiles… et pour Sélène, qu’il n’avait pas su protéger. Qu’il n’avait pas pu.
Le poing arrivait sur lui. Il allait mourir.
Si seulement il avait une armure. Juste une armure…
Puis vint le choc. Terrible, fracassant. Et le poing du centaure se brisa contre la pièce de métal de couleur pourpre. Cette protection sortie de nulle part faisait désormais barrage entre sa main et l’avant-bras du jeune homme.
Incompréhension. Étonnement  Jusqu’à ce qu’il comprenne enfin la terrible menace. Une cinquième armure de bronze était en train de recouvrir le corps de Myrien.
Et quelle armure ?
Cette fois, personne ne se retourna. Les chevaliers noirs devaient se débarrasser des bronzes au plus vite, sinon la donne allait immanquablement s’inverser et tourner en leur défaveur. Ils redoublèrent de hargne, et les compagnons de Myrien étaient tout à leur affrontement.
Le centaure, partageant les mêmes idées que ses comparses, réarma son poing nu et frappa à nouveau, visant cette fois le corps du futur cadavre. Mais sa main rencontra une fois de plus une pièce d’armure protégeant le tronc du jeune homme. Et ce fut son poing qui se brisa.
Hurlant de rage autant que de douleur, il recula de quelques pas en se tenant le poignet. L’instant d’après, il était trop tard. Myrien était lui aussi revêtu d’une armure. Et tous deux comprirent. L’un avec horreur, l’autre gagné par un sentiment de paix et une aura surpuissante.
L’homme des étoiles…
- L’armure d’Orion !
Myrien se sentait habité par son univers personnel et par celui qu’il connaissait bien désormais, son allié de toujours. Il se sentait fort, et, enfin, il était débarrassé du mal qui le rongeait depuis l’arrivée de leurs poursuivants.
Le centaure regardait cette armure mythique, celle d’Orion, portée une unique fois dans toute l’histoire de la chevalerie. « Le guerrier le plus puissant de tous les temps » d’après les récits. Et cette légende était confirmée par la cosmo-énergie du garçon, qui était mêlée à celle d’un chevalier expérimenté, un chevalier qui maîtrisait parfaitement son cosmos.
Mais l’armure n’était qu’un amas de bris de métal assemblés par il ne savait quel miracle. Cette armure était visiblement morte ou grandement affaiblie. Il avait encore une chance de vaincre cette ombre de chevalier légendaire.
Il n’y avait plus un seul instant à perdre. Hurlant pour se donner du courage, il fonça droit sur son adversaire en explosant son propre cosmos et lui délivra sa plus puissante attaque.
- Que la frappe du centaure te terrasse !
Le chevalier noir sauta dans les airs et retomberait bientôt sur le jeune homme en abattant sur lui ses deux bras, serrés l’un contre l’autre des coudes jusqu’aux poings. L’attaque serait puissante et libérerait une force dévastatrice.
Myrien, habité par l’homme des étoiles, réagit avec une vivacité surprenante sans même prendre le temps de réfléchir. Il évita prestement l’attaque en s’esquivant d’un pas sur le côté. Sa rapidité était insensée et il sentait bien qu’il devait remercier l’armure autant que son propre univers pour ce prodige.
Agissant à l’instinct, il laissa passer la frappe du centaure juste à côté de lui et envoya son bras tout entier en avant, comme s’il voulait porter un crochet à son assaillant, mais en réalité celui-ci reçut de plein fouet l’avant-bras de Myrien en travers de la gorge et l’homme fut balayé par l’attaque comme s’il avait sprinté sur une corde à linge. Sa vitesse au moment de l’impact fut proportionnelle à la dureté de sa chute. Au moins.
Il s’écrasa en arrière contre le sable et creusa instantanément un cratère de plusieurs mètres, comme si un éclat de météorite s’était écrasé là. Le centaure perdit connaissance dans cette attaque, ou peut-être la vie.

Plus loin, Ichi se releva à son tour et, loin d’appliquer les règles du combat loyal, frappa l’un des adversaires de Kalyaste par derrière, enfonçant trois griffes de plusieurs centimètres dans son crâne.
Touché par le poison mortel de l’hydre légendaire, l’homme s’écroula en quelques secondes et ne se releva plus.
Parvenus au nombre de deux contre cinq, tout était joué.
De son côté, Sélène multipliait maintenant les attaques à l’aveugles et elle parvint même, l’espace d’un instant, à submerger son adversaire. Alban profita de l’occasion pour bondir sur sa proie et lui brisa les vertèbres d’un seul coup de pied. C’était son attaque favorite, qu’il avait appelé le sursaut du lion.
 A son tour, l’homme tomba au sol, terrassé par son ennemi.
Quant à Kalyaste, pouvant enfin se mesurer à un unique adversaire, il put faire montre de toute sa puissance. Tout était déjà joué, et tous le savaient.
Le noir tenta de fuir et s’éloigna à une vitesse impressionnante. Mais Kalyaste ne lui laissa pas le temps d’aller bien loin.
- Tu ne m’échapperas pas, l'entendirent-ils dire pour lui-même.
L’instant d’après, le chevalier du serpentaire avait rattrapé le fuyard et lui fit plier les genoux par une frappe vicieuse dans le dos. Stoppé dans sa course, celui qui avait été l’assaillant ne put cependant pas se défendre, car à peine avait-il posé les genoux au sol qu’il était mort.
Kalyaste l’avait saisi à la tête et au menton. Myrien, Sélène, Achille et Alban, tous virent alors la terrible et sèche rotation que le bourreau venait de faire subir à son condamné. Tous entendirent le craquement effroyable des vertèbres cervicales qui se disloquent, puis se brisent.
Le dernier chevalier noir était mort.
A ce moment précis, la cosmo-énergie de Nachi se dissipa, ne laissant que celle de Sélène. L’armure du loup quitta ensuite son corps et chaque pièce s’assembla d’elle-même pour former une statue à l’effigie de l'animal.
Les deux frères avaient assisté au dernier combat de l’ancien loup. Car c’était là un trait particulier à tous les chevaliers. Au moment du passage des armures d’un porteur à un autre, l’ancien chevalier habite une dernière fois son armure, prodiguant un peu de sa force et de son expérience. C’était ainsi, et ça l’avait toujours été. Peut-être était-ce un don d’Athéna, un cadeau qu’elle offrait à ses nouveaux chevaliers.
D’un coup, tous ressentirent l’affaiblissement de la cosmo-énergie de Myrien et se retournèrent dans sa direction. A l’image de Sélène et de Nachi, lui avait été habité par le guerrier Jaga d’Orion, et il se retrouvait à présent aussi seul avec lui-même que Sélène. Tenant à peine debout, fiévreux, en sueur, il se sentit soudain plus faible que jamais. Alors l’armure, ayant rempli son office, et qui n’était en fait plus que des débris assemblés, retomba en mille morceaux sur le sol en même temps que Myrien.
Enfin, il s’abandonna et sombra dans l’inconscience.
Silence.

Les trois chevaliers en armures regardaient maintenant Sélène, comme si la situation de Myrien n’exigeait aucun secours. Ils étaient blessés, leurs souffles étaient encore haletants et saccadés. Ichi et Ban observaient la nouvelle propriétaire de l’armure du loup, les yeux dans le vague, comme hébétés. Kalyaste, qui avait récupéré bien plus vite que les deux autres, s’avança vers la jeune fille et annonça posément :
- Il est temps de partir. Nous devons rejoindre le Sanctuaire.
- Non ! éclata Sélène avec les larmes aux yeux. D’abord, vous devez m’expliquer ! Mais c’était quoi tout ça ? Et toi Simon, ou Kalyaste, qui es-tu ?
Kalyaste la regarda calmement. Dans ses yeux, la jeune fille vit un inconnu et un homme que pourtant elle connaissait.
- Mais… Qui êtes-vous tous…
- Nous sommes des chevaliers sacrés de la déesse Athéna, protecteurs des hommes et de la paix sur Terre. Et dorénavant, Sélène, toi aussi.
Celle-ci ouvrit de grands yeux.
- Quoi ?

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE



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